Présentation des résultats

1 - Croissance économique et profil du PIB

1.1 - Croissance soutenue dans le BTP et les services
1.2 - Montée des services et recul de l’agriculture dans la contribution au PIB
1.3 - Forte poussée du taux d’investissement et des exportations de services


1 - Croissance économique et profil du PIB

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Le PIB, exprimé aux prix courants, a réalisé, au cours de la période 1998-2007, une hausse moyenne de 5,4% par an. Sa valeur a atteint 616 milliards de dirhams en 2007 au lieu de 384 milliards en 1998.  En volume, il s’est accru au taux annuel moyen de 4,1%, soit une variation annuelle moyenne de 1,2% de l’indice implicite des prix du PIB (niveau général des prix) sur la même période.

 Or, la croissance économique moyenne, réalisée sur toute la période sous revue, dissimule des évolutions différenciées d’une année à l’autre. Pour les années 1999 et 2000, la croissance du PIB s’est située entre 0,5% et 1,6%. Elle a été marquée par le tassement de

celle des dépenses de consommation finale des ménages pendant que la FBCF, après avoir réalisé un taux de variation en volume de 9,5% en 1999, ne s’est inscrite en hausse que de 2,8% en 2000.

 Pour les années 2002, 2005 et 2007, la croissance du PIB se situe aux alentours de 3%. Cette situation a été caractérisée par une évolution modeste des dépenses de consommation finale des ménages, d’une diminution des stocks et d’une dégradation de la balance commerciale des biens et services en particulier pour l’année 2007. En revanche, la FBCF a contribué plus fortement à cette croissance, réalisant ainsi une évolution s’établissant à environ 7,3% pour 2002 et 2005 et dépassant les 14% en 2007.

 Pour les autres années, la croissance a dépassé les 7% pour les années 2001 et 2006 et a été de 6,3% en 2003 et de 4,8% en 2004. En 2001, cette croissance a été tirée essentiellement par les exportations de biens et services qui se sont accrues de 13% marquant ainsi une contribution du solde commercial des biens et services à la croissance du PIB de 3,2 points. Pour le reste des années, la croissance du PIB s’est réalisée sous l’impulsion des dépenses de consommation finale des ménages et  au dynamisme de la FBCF. 

En moyenne sur toute la période, la croissance économique de 4,1% a été réalisée grâce à la contribution des dépenses de consommation finale des ménages et de la FBCF avec 2 points chacune et des dépenses de consommation finale des Administrations Publiques avec 0,6 point. Les autres postes ont contribué négativement  à cette croissance, il s’agit de la variation des stocks dont la contribution a été de -0.1 point et du solde des échanges de biens et de services de -0,3 point.

Contribution à la croissance du PIB (en points du taux de croissance du PIB)  

Opérations

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Dépenses de consommation  finale des ménages

-0,2

0,9

1,5

2,1

4,3

2,8

1,3

4,0

2,2

Dépenses de consommation  finale des Administrations Publiques

1,1

0,2

0,9

0,1

0,4

0,8

0,7

0,5

0,8

Formation brute de capital fixe

2,2

0,7

0,2

1,8

1,9

2,1

1,9

2,7

4,0

Solde des échanges extérieurs de biens et services

0,4

0,0

3,2

-0,4

-2,1

-1,3

0,6

0,7

-4,2

Variation des stocks

-3,0

-0,2

1,8

-0,3

1,8

0,4

-1,5

-0,1

-0,1

Produit intérieur brut

0,5

1,6

7,6

3,3

6,3

4,8

3,0

7,8

2,7

1.1 - Croissance soutenue dans le BTP et les services (Haut)

Par secteurs d’activité, l’évolution du PIB en volume a résulté, au cours de la même période, de la progression annuelle moyenne conjointe de 0,7% pour le secteur agricole et de 4,7% pour le PIB hors agricole. Ce dernier a affiché une montée soutenue du rythme de son taux de croissance qui, de  4% par an entre 1998 et 2003, est passé à 5,6% durant la période  2004-2007 atteignant près de 6,6% en 2007. 

Evolution de la croissance du PIB (en %) 

Opérations

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Produit intérieur brut

0,5

1,6

7,6

3,3

6,3

4,8

3,0

7,8

2,7

  Valeur ajoutée au prix de base

0,2

1,9

7,5

3,0

7,1

4,9

3,0

7,4

1,8

    Agriculture

-16,3

-14,0

21,7

8,1

24,1

5,2

-13,5

25,3

-20,8

    Secteurs non agricoles

4,0

5,0

5,3

2,1

4,1

4,8

6,0

4,7

6,0

   Impôts sur les produits nets des subventions

3,5

-0,5

8,3

5,8

-0,1

4,2

2,4

10,8

10,6

 

La valeur ajoutée du secteur agricole a été fluctuante au cours de la période. En effet, les années 1999, 2000, 2005 et 2007 ont été caractérisées par des taux de croissance négatifs en raison des mauvaises campagnes agricoles qui ont marqué ces quatre années. Par contre, durant la période 2001-2004, le secteur agricole a connu des évolutions positives avec des taux de croissance allant de 5,2% à 24,1%. Aussi, l’année 2006, ayant bénéficié des conditions climatiques favorables, a été marquée par un taux de croissance du secteur agricole de l’ordre de 25,3%.

De leur part, les activités relevant des secteurs des mines et de l’énergie ont connu des évolutions plus ou moins fluctuantes sur la période sous revue. La croissance de la valeur ajoutée du premier secteur, qui dépend largement de celle de la demande extérieure,  a été de 2,9% en 1999, de -0,6% en 2002, de 9,1% en 2007 et de 4,7% en moyenne par an sur toute la période. Celle du second secteur a affiché une hausse moyenne de 4,2% par an sur la même période, soit une hausse annuelle moyenne de 5,7% pour la branche de l’électricité et eau et une baisse annuelle moyenne de 12,2% pour les activités de raffinage du pétrole.

De l’autre côté, les évolutions annuelles du secteur des industries de transformation ont été relativement modestes. Le taux moyen de croissance réalisé par ce secteur a été de 3,3% par an. Par sous secteurs, les taux annuels de croissance ont été différenciés au cours de la période 1998-2007. Si les activités des industries chimiques et de celles des textiles et du cuir ont réalisé des hausses moyennes de leurs  valeurs ajoutées de 0,4% et 0,9% respectivement, les autres sous secteurs ont marqué, en revanche, un  certain dynamisme au cours de cette période. Ainsi, les industries mécanique, métallurgique et électrique ont réalisé la meilleure performance  avec une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 6,5%, viennent ensuite les « autres industries » avec une hausse moyenne de 4,8% et les industries agro-alimentaires avec 3,1%.

Le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) a été plus dynamique. La réalisation des programmes de construction de logements et des grands chantiers d’infrastructure  a stimulé la croissance du secteur permettant l’évolution en volume de sa valeur ajoutée de 6,8% en moyenne annuelle au cours de cette période et une progression moyenne de 8,6% par an depuis 2004.

Dans le même sens, les activités des services ont connu une croissance soutenue, réalisant un accroissement annuel moyen de 5,2%. Par branches, les postes et télécommunications ont réalisé, au cours de cette période, la meilleure performance avec une croissance annuelle moyenne atteignant près de 19%. Les années 1999, 2000 et 2001 ont été marquées par des taux record de 38,3%, 46% et 40,8% respectivement. Les « services immobiliers, services rendus aux entreprises et services personnels » ont réalisé une hausse annuelle moyenne de 6,4% et les activités des transports 5,9%. Pour ce qui est des institutions financières, elles ont affiché une progression moyenne de leur valeur ajoutée de 5,8% par an. Leurs taux de croissance les plus élevés ont été observés à partir de 2005. Ils ont enregistré respectivement 10,1%, 9% et 19,2% entre 2005 et 2007. 

1.2 - Montée des services et recul de l’agriculture dans la contribution au PIB  (Haut)

La ventilation du PIB à prix courants, par secteurs d’activité, permet d’apprécier l’évolution de la contribution relative de chaque secteur à cet agrégat. Sur la période sous revue, cette contribution a connu certaines modifications, notamment la montée de celle des services et le recul de celles relatives à l’agriculture et à l’industrie manufacturière. 

Contribution des secteurs d’activité économique au PIB en (%)

Secteurs d’activité

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Agriculture

16,7

14,3

11,8

13,1

13,3

14,4

13,7

11,9

14,1

11,2

Mines

2,2

2,2

2,2

2,1

1,9

1,6

1,6

1,7

1,8

2,1

Industries de transformation

15,3

15,9

15,5

14,5

14,6

15,4

15,6

14,6

14,1

13,3

Energie

3,2

3,2

3,7

3,0

2,9

2,9

2,8

3,0

2,8

2,7

BTP

3,8

3,7

4,5

4,9

4,9

5,1

5,7

6,0

5,7

6,0

Services (nets du montant des SIFIM)        dont :

46,2

48,2

49,7

49,6

49,9

49,1

49,6

51,3

50,2

52,2

     Postes et télécommunications

1,8

2,1

2,1

2,6

2,8

2,9

3,0

3,1

3,1

3,2

     Services immobiliers, services      rendus aux entreprises et services personnels

8,4

9,1

9,8

9,5

10,0

10,3

10,5

11,2

11,4

12,5

Ainsi, la part du secteur agricole a atteint son maximum de 16,7% en 1998 et son minimum de 11,2% en 2007. Si tendanciellement cette part a baissé dans le temps, elle a, cependant, fluctué au cours de la période en fonction des conditions climatiques qui ont prévalu au cours de chaque campagne agricole. En moyenne annuelle, elle a été de l’ordre de 13,4% entre 1998 et 2007.

La contribution du secteur des mines a oscillé entre 1,6% et 2,2% avec une moyenne de l’ordre de 1,9% durant toute la période. La part du  secteur de l’énergie a, quant à elle, varié entre 2,7% et 3,7% et s’est établie à 3% en moyenne sur la période 1998-2007.

La contribution du secteur des industries de transformation au PIB,  qui a été de 15,3% en 1998, s’est contractée  à 13,3% en 2007. A partir de 2005, cette part est descendue sous le seuil de 15%. La contribution moyenne est de l’ordre de 14,9% au cours de la période 1998-2007.

Le dynamisme affiché par les activités de BTP au cours de la même période a permis d’améliorer leur contribution au PIB qui est passée de 3,8% en 1998 à 6% en 2007, soit une contribution moyenne de 5% sur toute la période. 

Les bonnes performances réalisées par les activités de l’ensemble des services (nettes du montant des SIFIM non ventilés et qui est affecté en totalité à la consommation intermédiaire de l’ensemble des secteurs d’activité) ont permis d’améliorer sensiblement leur contribution globale au PIB. Ainsi, leur part dans le PIB est passée de 46,2% en 1998 à  52,2 en 2007, atteignant près de 50% en moyenne durant toute la période. Par secteurs d’activité, on relève en particulier que la part moyenne du commerce vient en premier lieu avec 11,4%, suivie par celle des « services immobiliers, services rendus aux entreprises et services personnels » (10,3%), des services non marchands de l’administration publique générale et sécurité sociale (8,7%), de l’éducation, santé et action sociale (8,5%) et des activités des institutions financières (5%).

1.3 - Forte poussée du taux d’investissement et des exportations de services  (Haut)

L’analyse des emplois du PIB montre que les dépenses de consommation finale des ménages représentent la part la plus importante du PIB, soit en moyenne près de 59% durant la période 1998-2007. Celle-ci a toutefois fléchi au cours des années, passant ainsi de 61,0% en 1998 à 58,4% en 2007 et ce, au profit notamment de la FBCF qui a gagné près de 8 points du PIB en neuf ans. En effet, l’évolution de ce dernier agrégat s’est traduite par une progression quasi continue du taux d’investissement qui a atteint 31,2% en 2007 contre 23,4%  en 1998.

Quant aux dépenses de consommation finale des Administrations Publiques, leur part dans le PIB a varié entre 16,7% et 19,4% sur l’ensemble de la période. Pour ce qui est de la variation des stocks, sa part n’a pas dépassé les 3% du PIB sur la période 1998-2007.

Sur le plan des opérations avec le reste du monde, le solde des échanges extérieurs de biens et de services a  enregistré un déficit de plus de  9% du PIB en 2007, alors qu’il s’est situé entre 2,1% et 5,6% de 1998 à 2006 et à 4,7% en moyenne durant toute la période 1998-2007. A relever que l’accroissement en volume des exportations de biens et services de 8,7% en moyenne annuelle entre 1998 et 2007 grâce à la forte poussée des exportations des services et des recettes touristiques (15,2% en moyenne par an) n’a pas empêché l’expansion de ce déficit. A prix courants, la part des exportations de biens et services dans le PIB est passée de 24,4% en 1998 à 35,8% en 2007. En revanche, les importations en volume se sont développées de 8,0% en moyenne par an, passant de 28,1% en 1998 à 44,9% en 2007 du PIB en valeur courante.

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