La région Laâyoune Boujdour Sakia EL Hamra s’étale sur une superficie de 139480 km² soit 20% du territoire national. Elle occupe la partie centrale de la zone saharienne qui constitue une position géostratégique entre le Nord du Maroc et l’Afrique. Elle dispose d’importantes ressources naturelles, relatées par les richesses halieutiques, l’abondance des terrains de pâturage, les opportunités touristiques, …, etc.
L’étude de l’état de la population revêt une importance particulière et le recensement général de la population permet de fournir des données globales et précises sur les caractéristiques socio démographiques et de dresser une radioscopie de la population de la région.
La population légale résidente dans la région Laâyoune Boujdour Sakia Hamra se chiffrait à 256152 en 2004, dont 236378 résidents en milieu urbain et 19774 résidents en milieu rural. Elle a évolué au rythme annuel moyen de 3,8% entre 1994 et 2004. Elle est inégalement répartie sur le territoire régional : 210023 résidents, soit 82%, relèvent de la province de Laâyoune.
La pyramide des âges de la population Laâyoune Boujdour Sakia Hamra est une pyramide en expansion. Elle a une base large et des côtés en pente, ce qui traduit un grand nombre d’enfants et de jeunes gens et la faible proportion de personnes âgées.
La structure de la population par grands groupes d’âges est caractérisée par une proportion importante de jeunes ; plus de 31% de la population a un âge moins de 15 ans, et l’âge moyen de la population, dans l’ensemble, est estimé un peu plus de 25 ans (25,7 ans en milieu urbain et 28,5 ans en milieu rural). La population potentiellement active constitue 37,7% de la population totale. Plusieurs autres catégories de population caractéristiques sont étudiées dans l’ouvrage : la population en âge préscolaire, la population en âge scolaire, les personnes âgées, …etc.
Par rapport aux résultats du RGPH de 1994, la structure matrimoniale au RGPH de 2004 ne dégage pas une tendance des jeunes générations à retarder leur entrée en union puisque la proportion des célibataires a connu une stabilité durant la période intercensitaire, tandis que celle des mariés a légèrement augmenté passant du 49,7% à 51,1. En 2004, la population âgée de 15 ans et plus est caractérisée par une hausse dans le temps et par la prédominance des mariées, et une baisse de la proportion des personnes divorcées et veuves. La proportion des personnes en rupture d’union, malgré son faible niveau, a connu aussi une baisse durant cette période intercensitaire. La proportion des célibataires, des mariés et des personnes en rupture d’union diffère d’un sexe à l’autre. Ainsi, la proportion des mariées est plus élevée chez les femmes (53,5) que chez les hommes (48,9%). A l’opposé, celle des célibataires, est plus élevée chez hommes que les femmes.
Enfin, la proportion des unions rompues touche plus les femmes (5,7%) que les hommes (1%). En outre, plus on avance en âge, plus la proportion des célibataires diminue, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. A l’opposé, la proportion des mariées croît avec l’âge. Toutefois, les proportions des célibataires chez ces dernières sont de loin inférieures à celles des hommes. Par milieu de résidence, la proportion des célibataires est plus élevée en milieu rural (51,1%) qu’en milieu urbain (41,8%). A l’opposé, celle des mariés est plus importante en milieu urbain (51,6%) qu’en milieu rural (43,0%).
Au niveau de l’ensemble de la région, l’âge au premier mariage est de 29,1 ans. Il est plus élevé chez les hommes (32,2 ans) que chez les femmes (25,9 ans). Il diffère selon le milieu de résidence et le sexe. Selon les provinces, on constate que c’est dans la province de Laâyoune que l’âge au premier mariage est plus élevé, particulièrement chez les hommes (32,3 ans). Toutefois, la fréquence du célibat définitif demeure non négligeable, notamment chez les hommes dans le rural (4,7%) alors que ce taux pour la région est de 1,5% en légère hausse par rapport à 1994 avec 1,1%.
L’indice synthétique de fécondité (ISF), calculé pour les femmes de 15-49 ans, s’établit en 2004 à 2,6 enfants par femme. La fécondité du milieu urbain (2,6 enfants) est semblable à celle du milieu rural (2,5). C’est dans la province Boujdour (3,1 enfants) que l’on observe le niveau le plus élevé. Parmi les principaux facteurs qui expliquent cette baisse de fécondité, on peut citer le recul de l’entrée en première union et l’utilisation plus large des moyens contraceptifs.
Le recensement général de la population et de l’habitat de 2004 a dénombré, dans la région Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra , au total 193664 individus âgés de 10 ans ou plus dont 29,7% sont encore non alphabétisés. L’analphabétisme présente des variations assez prononcées selon le milieu et la province de résidence, et chez les deux sexes. En effet, avec 41,8% de non alphabétisés en milieu rural, l’analphabétisme atteint un niveau moindre en milieu urbain (34%). Par ailleurs, les disparités entre hommes et femmes sont plus importantes en milieu rural qu’en milieu urbain. Néanmoins, l’écart entre les deux sexes se réduit graduellement lorsqu’on passe d’une génération vieille à une génération plus jeune. L’analphabétisme touche plus la population de Boujdour (39,5%) que celle de Laâyoune (27,7%).
Parmi la population alphabétisée, 28,4% parle la langue Arabe seule, 30,1% est sans niveau d’instruction, et il y a relativement plus de ruraux que de citadins sans niveau d’instruction (42% contre 29,4%).
Le taux d’activité enregistré au niveau de la région est de 42,7%. Il est plus élevé en milieu rural (68,2%) qu’en milieu urbain (36,8%). La participation à l’activité économique reste beaucoup plus une affaire d’hommes que de femmes, et ceci quels que soient le milieu de résidence et la province d’appartenance.
Au cours du dernier recensement général de la population et de l’habitat réalisé en septembre 2004, 53006 ménages ont été dénombrés sur l’ensemble de la région dont 94,6% en milieu urbain. La majorité de ces ménages réside dans la province de Laayoune, soit 82,7% du total de la région. Dans l’ensemble de la région, 14,4% des ménages sont dirigés par des femmes. Plus de la moitié des chefs de ménages (52,6%) ont des âges compris entre 25 et 44 ans, tandis que les chefs de ménages âgés de 60 ans et plus ne représentent que
13,2%.
La taille moyenne des ménages est estimée à 4,8 personnes dans l’ensemble de la région. Les résultats font apparaître aussi des écarts selon le milieu de résidence et la province d’appartenance. Ainsi, il est plus élevé dans la province de Boujdour comparativement à Laayoune. Durant la période 1994-2004, la taille moyenne a connu une baisse, aussi bien au niveau de l’ensemble de la région qu’au niveau de la province Laayoune. Par ailleurs, au niveau de l’ensemble de la région, 60% des ménages comptent 3 personnes et plus. Concernant les ménages de grande taille (au moins 9 personnes) ils sont proportionnellement plus nombreux en milieu rural (1,9%) qu’en milieu urbain (1,6) de la région, et dans la province de Laayoune (1,7%) qu’à Boujdour (1,3%).
Le RGPH de 2004 a également permis d’obtenir des données sur les caractéristiques de l’habitat et sur quelques éléments de confort des logements. Ainsi, au niveau de l’ensemble de la région, le type d’habitat dominant est "la maison marocaine" (avec 55,4% du total des logements) ; 31% de ces logements ont un âge inférieur à 10 ans ; plus de 4 ménages sur 10 (42%) sont des propriétaires ou copropriétaires de leurs logements. Pour ce qui est des éléments de confort des logements, plus de neuf ménages sur dix (91,8%) occupent un logement pourvu d’électricité et plus de six ménages sur dix sont reliés au réseau d’adduction d’eau. En ce qui concerne la disponibilité d’installations sanitaires, plus de neuf ménages sur dix utilisent des toilettes et neuf ménages sur dix (90,7%) disposent d’une cuisine dans leurs logements.
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