INTRODUCTION
Dans le contexte actuel de mondialisation, la relation entre migration et développement prend une dimension nouvelle avec l’amplification des flux migratoires internationaux et des transferts d’épargne des migrants. En 2020, la Division de la Population des Nations Unies, chiffre à 280,6 millions le nombre de migrants internationaux, soit 3,6% de la population du globe, et leurs transferts à 702 milliards de dollars US. Les données disponibles font apparaître une tendance à la hausse à long terme, les rapatriements de fonds internationaux étaient de seulement 128 milliards de dollars US en 2000. En 2020, l’Inde, la Chine, le Mexique, les Philippines et l’Égypte ont été, dans l’ordre, les cinq premiers pays du monde bénéficiaires de rapatriements de fonds. L’Inde et la Chine étaient arrivées loin en tête, avec chacune plus de 59 milliards de dollars US de transferts reçus.
Ce phénomène occupe donc une place centrale dans le débat politique et scientifique aux échelles nationale et internationale.
Le Maroc n'est pas en reste et se trouve concerné par cette problématique, la migration internationale et les transferts représentant un enjeu important pour la croissance et le développement du pays.
Parmi les pays du Maghreb, la migration marocaine à l’étranger est la plus intense, par les effectifs des migrants et la plus diversifiée par le nombre de pays de destination. Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) atteignaient 5,4 millions1 d’individus en 2020, pour une population totale vivant au Maroc d’environ 36,7 millions. Parmi les Maghrébins, les Marocains de l’étranger sont également ceux qui effectuent le plus de transferts de revenus au pays. La migration internationale, par ses effets économiques et sociaux, est devenue une dimension importante de la société marocaine.
Les transferts de revenus des MRE constituent une recette importante de la balance des paiements du Maroc. Ils ont représenté au cours de la dernière décennie quelque 7% du PIB marocain, soit quelque 7 milliards de dollars US par an. Ils ont connu un pic au cours de l’année 2021 où ils ont dépassé 9 milliards de dollars US. Les neuf premiers mois de 2022 indiquent également une augmentation de plus de 11% par rapport à la même période de 2021 qui avait connu une forte hausse par rapport aux années précédentes .
Une des questions qui se pose est de comprendre le pourquoi de cette forte augmentation : la pandémie et l’élan de solidarité qu’elle génère ou un phénomène plus profond ? D’où l’intérêt de faire une étude sur les déterminants des transferts des MRE et aussi de leurs investissements qui sont une des utilisations des transferts.
L’objectif de cette étude est, après avoir rappelé l’importance et l’évolution des transferts des MRE au niveau macroéconomique, de manière globale et par rapport aux agrégats économiques nationaux, d’analyser les déterminants des transferts et des investissements des migrants marocains à l’étranger, à partir des données de l’Enquête nationale sur la migration internationale de 2018-19 (ENMI)3 . Cette enquête couvre différentes dimensions de la migration internationale marocaine, par la collecte de données sur l'émigration, la migration de retour, la migration potentielle et les non-migrants. Elle s’intéresse aussi à diverses autres questions liées, notamment l’importance des transferts de revenus, leur utilisation et les bénéficiaires, les transferts de biens ; l’effet des transferts sur l’investissement, les raisons de non-investissement, les comportements et les perceptions des MRE et des migrants de retour (MR).
Diverses autres enquêtes qui portent notamment sur les transferts et les investissements ont été réalisées au Maroc avant celle de 2018-19 et pourraient servir comme indications.
L’étude abordera les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des migrants effectuant des transferts et des investissements au Maroc, en analysant certaines variables explicatives de leur importance en vue de déterminer les éventuelles relations avec les transferts et les investissements et identifier leurs déterminants. On procédera à des analyses descriptives détaillées et à des régressions pour affiner les déterminants des transferts des MRE et des investissements des MR.
Ce phénomène occupe donc une place centrale dans le débat politique et scientifique aux échelles nationale et internationale.
Le Maroc n'est pas en reste et se trouve concerné par cette problématique, la migration internationale et les transferts représentant un enjeu important pour la croissance et le développement du pays.
Parmi les pays du Maghreb, la migration marocaine à l’étranger est la plus intense, par les effectifs des migrants et la plus diversifiée par le nombre de pays de destination. Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) atteignaient 5,4 millions1 d’individus en 2020, pour une population totale vivant au Maroc d’environ 36,7 millions. Parmi les Maghrébins, les Marocains de l’étranger sont également ceux qui effectuent le plus de transferts de revenus au pays. La migration internationale, par ses effets économiques et sociaux, est devenue une dimension importante de la société marocaine.
Les transferts de revenus des MRE constituent une recette importante de la balance des paiements du Maroc. Ils ont représenté au cours de la dernière décennie quelque 7% du PIB marocain, soit quelque 7 milliards de dollars US par an. Ils ont connu un pic au cours de l’année 2021 où ils ont dépassé 9 milliards de dollars US. Les neuf premiers mois de 2022 indiquent également une augmentation de plus de 11% par rapport à la même période de 2021 qui avait connu une forte hausse par rapport aux années précédentes .
Une des questions qui se pose est de comprendre le pourquoi de cette forte augmentation : la pandémie et l’élan de solidarité qu’elle génère ou un phénomène plus profond ? D’où l’intérêt de faire une étude sur les déterminants des transferts des MRE et aussi de leurs investissements qui sont une des utilisations des transferts.
L’objectif de cette étude est, après avoir rappelé l’importance et l’évolution des transferts des MRE au niveau macroéconomique, de manière globale et par rapport aux agrégats économiques nationaux, d’analyser les déterminants des transferts et des investissements des migrants marocains à l’étranger, à partir des données de l’Enquête nationale sur la migration internationale de 2018-19 (ENMI)3 . Cette enquête couvre différentes dimensions de la migration internationale marocaine, par la collecte de données sur l'émigration, la migration de retour, la migration potentielle et les non-migrants. Elle s’intéresse aussi à diverses autres questions liées, notamment l’importance des transferts de revenus, leur utilisation et les bénéficiaires, les transferts de biens ; l’effet des transferts sur l’investissement, les raisons de non-investissement, les comportements et les perceptions des MRE et des migrants de retour (MR).
Diverses autres enquêtes qui portent notamment sur les transferts et les investissements ont été réalisées au Maroc avant celle de 2018-19 et pourraient servir comme indications.
L’étude abordera les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des migrants effectuant des transferts et des investissements au Maroc, en analysant certaines variables explicatives de leur importance en vue de déterminer les éventuelles relations avec les transferts et les investissements et identifier leurs déterminants. On procédera à des analyses descriptives détaillées et à des régressions pour affiner les déterminants des transferts des MRE et des investissements des MR.