Toutes les recherches sur la famille dans les sociétés maghrébines s'accordent à reconnaître que l'attachement à cette institution et à l'environnement parental y est un vécu quotidien, et même plus encore, une réalité qui se maintient en dépit des migrations, et des ruptures conjugales. Les configurations familiales qui se modifient et les différenciations qui apparaissent au sein même des groupes domestiques n'entrainent aucunement la désintégration du lien familial, mais attestent plutôt de sa résistance, et donc, de sa continuité à travers les vicissitudes du changement culturel et des mutations démographiques et sociales. A une époque où les problèmes économiques et sociaux affectent une proportion de plus en plus grande d'individus appartenant aux couches sociales défavorisées, et où les moyens étatiques pouvant être mobilisés en vue d'en réduire l'acuité semblent avoir atteint leurs limites, on ne peut que s'accrocher davantage aux bienfaits de la solidarité familiale et parentale. Il y a certes des chercheurs, qui frappés par l'accélération des changements de tous ordres, soulèvent la question de la situation actuelle de la famille nucléaire: Peut-on dire, dans la phase actuelle de l'évolution de la société marocaine, que l'industrialisation relative à l'urbanisation, et bref, la modernisation relative, ont entraîné l'isolement de la famille nucléaire, et donc la réduction du rôle de la parenté? Ou par contre, que ces liens de parenté se perpétuent
toujours dans la vie sociale, même sous une forme altérée et avec des allures plus mobiles et plus étendues dans l'espace?
toujours dans la vie sociale, même sous une forme altérée et avec des allures plus mobiles et plus étendues dans l'espace?
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