L’accroissement démographique a eu comme premier impact l’accentuation de la pression sur les ressources : eau, sol, ressources végétales et animales. Malgré la réduction du rythme d’accroissement, la pression n’a pas diminué pour autant. La sécheresse cyclique a d’ailleurs accusé le déficit de ces ressources et accéléré le processus de dégradation.
Or, le Maroc, pays de transition bioclimatique et écologique, possède des ressources fragiles, menacées de dégradation rapide, en cas de sur-prélèvement. Les sols sont très vulnérables et largement soumis à l’érosion. La forêt est en recul rapide; les espaces steppiques sont menacés par la désertification, les côtes sont érodées ou sur-occupées, les ressources de la mer en raréfaction, des biotopes précieux sont constamment et irrémédiablement perdus. Des catastrophes naturelles menacent le territoire, alors que la planification à long terme pour y remédier et les plans d’urgence de sauvegarde sont rarement conçus ou mis en place.
Tous ces aspects confondus ont des impacts sur la disponibilité future des ressources (eau, ressources halieutiques) d’une part et sur les conditions d’hygiène et de salubrité du milieu d’autre part.
La prospective d’évolution de l’environnement semble donc plutôt sombre : épuisement des ressources, dégradation du milieu de vie, des conditions hygiéniques de la qualité de la vie. Tout cela entraîne un coût environnemental élevé que paient la communauté et les individus, au prix fort, sans que ce coût ait forcément le moindre effet curatif.
Seul un choix de développement, intégrant la composante environnementale dans toutes ses phases peut à terme, régler certains des problèmes évoqués. Une bonne prise en compte peut d’ailleurs en plus de la limitation de la dégradation des ressources, en générer d’autres, pouvant participer au développement économique et social du pays.
En fonction des problèmes posés, des tendances d'évolution actuelles et des possibilités alternatives de valorisation et de développement, des scénarios seront dressés prévoyant les états d'environnement envisagés dans une perspective de 25 années (2030).
La prospective tendancielle partira d'une analyse de la situation actuelle, sur la base d'indicateurs quantifiables pertinents, valables à l'échelle de tout le territoire et déterminera l'état de l'environnement à l’échéance 2030 en fonction:
• de la pression démographique sur les ressources naturelles,
• du rythme d'urbanisation et donc de concentration de la population dans des centres générateurs
de pollution de l'eau, de l'air et d'accumulation des déchets,
• de la dégradation du cadre de vie de cette population (insalubrité de l'habitat et surdensification),
• du développement industriel,
• de l'évolution escomptée dans la consommation d'eau et dans les rejets de déchets liquides et
solides, en fonction des taux de branchement sur les réseaux, du développement social et des
changements dans les comportements.
Un scénario alternatif sera basé sur des hypothèses d'avenir, fonction d'actions entreprises, de contrôle des problèmes posés, avec des mesures d'accompagnement décidées et accomplies :
• un arsenal juridique à mettre en place pour la protection des ressources et la normalisation des rejets et nuisances,
• mesures financières et investissements nécessaires,
• mesures fiscales d'incitation,
• la mise en place d'institutions de contrôle et de gestion,
• des programmes de sensibilisation et d'éducation,
• le choix pour la promotion d'énergies renouvelables, d'une éco-industrie, d'un tourisme écologique
et de comportements d'économie de l'eau ou de gestion individuelle meilleure des déchets...
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