L’évaluation de la configuration pro-pauvres du processus de croissance économique au Maroc montre que, de 1985 à 2007, l’économie marocaine a traversé trois phases de croissance, différenciées selon l’impact sur les populations pauvres, et que seule la phase, 2001-2007, est clairement pro-pauvres. La croissance y a été pratiquement associée à l’absence de changement dans l’inégalité, et à une réduction, à des taux jamais observés, du taux (de 9,5% par an), de la profondeur (10,7%) et de la sévérité (12,2%) de la pauvreté. Pour ces trois mesures de la pauvreté, l’indice de croissance pro-pauvre est de l’ordre de l’unité, et le taux de croissance d’équivalent pauvreté est équivalent au taux effectivement enregistré par l’économie. C’est dire que, de 2001 à 2007, les pauvres obtenaient, pour la première fois, le même bénéficie proportionnel de la croissance que les riches (les non pauvres).
Méthodologie
Une croissance pro-pauvres se fonde sur une stratégie délibérément biaisée en faveur des populations à faible revenu, celles qui en ont le plus besoin pour sortir de la pauvreté. Les avantages qu’en tirent les pauvres devraient être plus que proportionnels à ceux des riches (les non pauvres). Pour évaluer le caractère pro-pauvres des processus de croissance, on se réfère ici à l’approche fondée sur les élasticités de pauvreté.
Suite au travaux de Kakawani et Pernia 2000 et à ceux de Kakawani, Khandker et Son 2002, cette approche fonde l’évaluation des processus de croissance vis-à-vis de la pauvreté sur trois indicateurs, à savoir l’élasticité totale de pauvreté, l’indice de croissance pro-pauvres et le taux de croissance d’équivalent pauvreté.
On dispose à cet égard des données de cinq enquêtes réalisées au Maroc, entre 1984 et 2007, auprès d’échantillons représentatifs à l’échelle nationale, urbaine et rurale. Ceci permet de procéder à une analyse ex-post de l’évolution de la pauvreté, loin de toute hypothèse au sujet de la variation de l’inégalité (cf. annexe). Notons que toutes ces enquêtes ont observé les dépenses de consommation des ménages, utilisées, dans ce qui suit, dans l’estimation des indices et des élasticités –croissance et –inégalité de la pauvreté, et des indicateurs de la croissance pro-pauvres. Les périodes de référence de telles enquêtes ont guidé le choix des phases de croissance analysées, à savoir 1985-91, 1991-2001 et 2001-2007, à côté de 1985-2001.
Méthodologie
Une croissance pro-pauvres se fonde sur une stratégie délibérément biaisée en faveur des populations à faible revenu, celles qui en ont le plus besoin pour sortir de la pauvreté. Les avantages qu’en tirent les pauvres devraient être plus que proportionnels à ceux des riches (les non pauvres). Pour évaluer le caractère pro-pauvres des processus de croissance, on se réfère ici à l’approche fondée sur les élasticités de pauvreté.
Suite au travaux de Kakawani et Pernia 2000 et à ceux de Kakawani, Khandker et Son 2002, cette approche fonde l’évaluation des processus de croissance vis-à-vis de la pauvreté sur trois indicateurs, à savoir l’élasticité totale de pauvreté, l’indice de croissance pro-pauvres et le taux de croissance d’équivalent pauvreté.
On dispose à cet égard des données de cinq enquêtes réalisées au Maroc, entre 1984 et 2007, auprès d’échantillons représentatifs à l’échelle nationale, urbaine et rurale. Ceci permet de procéder à une analyse ex-post de l’évolution de la pauvreté, loin de toute hypothèse au sujet de la variation de l’inégalité (cf. annexe). Notons que toutes ces enquêtes ont observé les dépenses de consommation des ménages, utilisées, dans ce qui suit, dans l’estimation des indices et des élasticités –croissance et –inégalité de la pauvreté, et des indicateurs de la croissance pro-pauvres. Les périodes de référence de telles enquêtes ont guidé le choix des phases de croissance analysées, à savoir 1985-91, 1991-2001 et 2001-2007, à côté de 1985-2001.