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Note de conjoncture, Juillet 2009


Ce communiqué, qui fait état de la situation des principaux indicateurs économiques, observés au cours du premier trimestre 2009, relate les estimations pour le deuxième trimestre 2009 et présente les prévisions pour le troisième. La présente analyse conjoncturelle a été établie sur la base des informations tirées des enquêtes de conjoncture, des enquêtes sur les prix et la production, effectuées périodiquement par le HCP, ainsi que des statistiques administratives à caractère infra-annuel.



Note de conjoncture, Juillet 2009
S’inscrivant dans la trajectoire des trois derniers trimestres, l’activité économique, hors agriculture, a encore ralenti au premier trimestre 2009. La croissance de la valeur ajoutée non-agricole a atteint 0,6%, en glissement annuel, contre 1,2% enregistrée au quatrième trimestre 2008. Une légère amélioration aurait été, cependant, relevée au deuxième trimestre 2009, estimée à 1,4%, en ligne avec l’atténuation de la récession mondiale et la modération du repli du commerce international. Dans ces conditions, et compte tenu des effets favorables de l’actuelle campagne agricole, le PIB aurait progressé de 4,6% au cours du deuxième trimestre. Toutefois, les incertitudes demeurent importantes quant aux premiers signes d’un redressement des secteurs tournés vers l’exportation ; leurs fluctuations conjoncturelles se situent encore en dessous de leur niveau tendanciel.

Vers une baisse plus modérée de l’activité mondiale au fil de l’année 2009…

Des signaux moins défavorables apparaissent, au deuxième trimestre 2009, témoignant d’un ralentissement du rythme de contraction de l’économie mondiale. Les marchés financiers se seraient détendus, à la suite des interventions massives des Etats, et les conditions de financement se seraient légèrement assouplies. Malgré la détente engagée, les conditions d’octroi des crédits resteraient, toutefois, défavorables, ce qui pèserait encore sur l’investissement des entreprises et les marchés financiers d’ici la fin 2009. Dans l’ensemble, l'activité devrait se replier moins fortement, au second semestre 2009, et la chute du commerce mondial s'atténuerait progressivement, pour terminer l’année avec une baisse de 9,7%. Cependant, la croissance mondiale ne retournerait en terrain positif qu’à partir de l’année 2010.

…et une atténuation du recul de la demande mondiale adressée au Maroc

Le repli de la demande étrangère adressée à l’économie marocaine, observé au premier trimestre 2009 (-4,5 %, en variation trimestrielle, soit la plus forte baisse enregistrée lors des dix dernières années), se serait poursuivi au deuxième trimestre, mais de manière moins accentuée (-2,3%), en ligne avec l’évolution du commerce international et l’atténuation de la diminution de l’activité des principaux pays partenaires commerciaux du Maroc. A l’horizon de la fin 2009, le Maroc bénéficierait du repli plus modéré du commerce mondial. La demande mondiale adressée au Maroc baisserait de manière moins marquée aux troisième et quatrième trimestres (-2,2% et -1,8%, en variations trimestrielles).

Pâtissant du repli de la demande étrangère, les exportations, en baisse de 12,1%, en variation trimestrielle, ont subi le recul des expéditions des phosphates et dérivés, des biens d’équipement et des produits alimentaires au premier trimestre 2009. Toutefois, les exportations des biens de consommation, en particulier celles de la bonneterie et des vêtements confectionnés, semblent connaître un retournement à la hausse, après la morosité qu’elles avaient connu tout au long des années 2007 et 2008, enregistrant des évolutions positives, hors effets saisonniers, respectivement de 7,5% et 0,8%, en variations trimestrielles. Ce constat semble se confirmer au deuxième trimestre, leurs exportations auraient connu un raffermissement estimé à 2,4% et 20,6% respectivement. Globalement, les exportations retrouveraient un léger regain de dynamisme au deuxième trimestre, alimentées par une reprise des expéditions des produits bruts, des biens d’équipement et de consommation.

Se situant en dessous de leur niveau tendanciel, les importations ont nettement reflué au premier trimestre 2009, enregistrant une baisse de 21,9%, en variation trimestrielle. Ce reflux a concerné davantage les demi-produits, les produits énergétiques et les biens d’équipement, en réponse à la contraction de l’activité industrielle. Elles auraient affiché une certaine stabilité au deuxième trimestre, avec une légère reprise des importations hors énergie, en particulier celles des demi-produits et des produits alimentaires.

La baisse plus prononcée des importations par rapport aux exportations s’est traduite par une amélioration du taux de couverture de 4,7 points, pour se situer aux alentours de 42% au premier trimestre, soit un taux qui reste largement inférieur à la moyenne des cinq dernières années.

L’évolution conjoncturelle défavorable des transferts des MRE et des recettes touristiques, observée depuis le troisième trimestre 2008, ne permettrait pas d’atténuer l’impact du déficit commercial sur la balance courante, comme ce fut le cas pour les années antérieures. En effet, les recettes MRE et les recettes voyages ont affiché, à fin mai 2009, un recul respectif de 13,8% et 16,6%, en variations annuelles. S’agissant des recettes des investissements directs étrangers, elles ont enregistré un repli de 25% au terme de la même période. Ainsi, les avoirs extérieurs nets, chiffrés à 194,1 milliards de dirhams, en recul de 7,2% par rapport à fin mai 2008, permettent la couverture de près de sept mois d’importations de marchandises, contre huit mois un an auparavant.

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Rédigé le Vendredi 10 Juillet 2009 à 13:28 modifié le Mercredi 17 Août 2011

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