L’Economiste: Qu’est-ce que vous attendez du Sommet des chefs d’Etat consacré aux Objectifs du Millénaire qui se tient du 20 au 22 septembre à New York?
- Ahmed LAHLIMI: A l’invitation du Secrétaire général des Nations unies, cette réunion de haut niveau est destinée à faire le point des réalisations des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et évaluer les acquis enregistrés et les obstacles rencontrés par les politiques nationales et la coopération internationale à la lumière de leurs engagements antérieurs d’atteindre la totalité de ces objectifs en 2015. Ce bilan d’étape sera sûrement l’occasion d’interpeller les pays riches, en particulier sur l’aide qu’ils se sont engagés à apporter, en appui aux politiques de développement et dont le niveau actuel, s’il n’est pas substantiellement relevé, constituerait, selon nos propres analyses au HCP, l’un des freins importants à la réalisation des OMD.
- Qu’en est-il des réalisations du Maroc en matière des OMD et serons-nous prêts au rendez-vous de 2015?
- Le rapport de 2009 montre que le Maroc a fait des progrès substantiels dans ce domaine. Il a déjà réalisé l’objectif relatif à la réduction de la pauvreté, par exemple, au plan de l’accès des populations à l’eau, à l’électricité et au logement, avec des taux exceptionnellement élevés. Les indicateurs portant sur l’éducation, la santé et le développement durable sont aujourd’hui en nette progression. Le Maroc devrait, à l’horizon convenu, réaliser l’ensemble des objectifs à l’exclusion, peut-être, de quelques-uns relevant du domaine de la santé.
-Pourquoi les classements internationaux du Maroc suscitent tant de polémiques alors qu’ils peuvent être l’occasion pour les pouvoirs publics de redoubler d’efforts en vue d’améliorer la situation?
- Les classements internationaux n’ont pas nécessairement une grande signification cognitive ni une pertinence éthique avérée. Comment comparer la Norvège et le Mali, Qatar et le Niger, comme c’est le cas dans le classement opéré par le Pnud par exemple. Même au niveau d’un même pays, nous pouvons relever des aberrations. Le cas du Maroc l’illustre bien. Il est dixième dans le classement, en termes de progrès réalisés dans le domaine, sur la base de l’IDH, alors qu’il reste presque figé au même rang depuis plusieurs années. Du reste, les statistiques à la base de ces classements ne sont pas disponibles dans tous les pays. Il ressort des rapports du Pnud lui-même que celui-ci procède, dans le cas de plusieurs pays, par de simples estimations. Rappelons que seuls 64 pays disposent d’un système statistique qui adhère à la Norme spéciale de diffusion des données du FMI, dont trois pays en Afrique et le Maroc en fait partie. Notre système statistique national constitue la référence pour toutes les institutions des Nations unies, y compris le Pnud. Il offre une plateforme informationnelle pertinente, pour nous et nos partenaires internationaux. Il faut bien convenir que la mode des classements des pays est souvent beaucoup plus valorisée par les médias et les polémiques qu’ils entretiennent sans accorder suffisamment d’importance à la fiabilité des fondements conceptuels et méthodologiques des données qui leur servent de base.
- Vous proposez de classer les pays selon le niveau de performance de leur système statistique. Quelles sont les étapes entreprises dans ce sens?
- Ce serait plus pertinent. Certes, c’est un exercice difficile et hasardeux à entreprendre. Il me semble, du reste, que peu d’institutions et de pays concernés seraient disposés à accepter de le faire.
- Comment comparez-vous l’IDH aux OMD?
- L’IDH, tel qu’il est composé, s’avère inapproprié pour une évaluation des niveaux de performance du développement humain. C’est un avis partagé, aujourd’hui, par beaucoup d’experts dont ceux de la Commission de la statistique des Nations unies, l’instance internationale compétente dans ce domaine, et du Pnud lui-même. En revanche, les Objectifs du Millénaire pour le Développement donnent lieu à des analyses plus riches et plus ciblées. Ils offrent aussi un cadre favorable à l’évaluation des politiques publiques mises en œuvre pour les atteindre. Le rapport national sur l’état d’avancement des OMD en 2009 a donné lieu à des débats fructueux et a suscité un intérêt grandissant dans plusieurs secteurs de l’opinion publique. Il constitue un cadre plus productif en termes de sensibilisation des citoyens aux multiples enjeux du développement humain
- Ahmed LAHLIMI: A l’invitation du Secrétaire général des Nations unies, cette réunion de haut niveau est destinée à faire le point des réalisations des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et évaluer les acquis enregistrés et les obstacles rencontrés par les politiques nationales et la coopération internationale à la lumière de leurs engagements antérieurs d’atteindre la totalité de ces objectifs en 2015. Ce bilan d’étape sera sûrement l’occasion d’interpeller les pays riches, en particulier sur l’aide qu’ils se sont engagés à apporter, en appui aux politiques de développement et dont le niveau actuel, s’il n’est pas substantiellement relevé, constituerait, selon nos propres analyses au HCP, l’un des freins importants à la réalisation des OMD.
- Qu’en est-il des réalisations du Maroc en matière des OMD et serons-nous prêts au rendez-vous de 2015?
- Le rapport de 2009 montre que le Maroc a fait des progrès substantiels dans ce domaine. Il a déjà réalisé l’objectif relatif à la réduction de la pauvreté, par exemple, au plan de l’accès des populations à l’eau, à l’électricité et au logement, avec des taux exceptionnellement élevés. Les indicateurs portant sur l’éducation, la santé et le développement durable sont aujourd’hui en nette progression. Le Maroc devrait, à l’horizon convenu, réaliser l’ensemble des objectifs à l’exclusion, peut-être, de quelques-uns relevant du domaine de la santé.
-Pourquoi les classements internationaux du Maroc suscitent tant de polémiques alors qu’ils peuvent être l’occasion pour les pouvoirs publics de redoubler d’efforts en vue d’améliorer la situation?
- Les classements internationaux n’ont pas nécessairement une grande signification cognitive ni une pertinence éthique avérée. Comment comparer la Norvège et le Mali, Qatar et le Niger, comme c’est le cas dans le classement opéré par le Pnud par exemple. Même au niveau d’un même pays, nous pouvons relever des aberrations. Le cas du Maroc l’illustre bien. Il est dixième dans le classement, en termes de progrès réalisés dans le domaine, sur la base de l’IDH, alors qu’il reste presque figé au même rang depuis plusieurs années. Du reste, les statistiques à la base de ces classements ne sont pas disponibles dans tous les pays. Il ressort des rapports du Pnud lui-même que celui-ci procède, dans le cas de plusieurs pays, par de simples estimations. Rappelons que seuls 64 pays disposent d’un système statistique qui adhère à la Norme spéciale de diffusion des données du FMI, dont trois pays en Afrique et le Maroc en fait partie. Notre système statistique national constitue la référence pour toutes les institutions des Nations unies, y compris le Pnud. Il offre une plateforme informationnelle pertinente, pour nous et nos partenaires internationaux. Il faut bien convenir que la mode des classements des pays est souvent beaucoup plus valorisée par les médias et les polémiques qu’ils entretiennent sans accorder suffisamment d’importance à la fiabilité des fondements conceptuels et méthodologiques des données qui leur servent de base.
- Vous proposez de classer les pays selon le niveau de performance de leur système statistique. Quelles sont les étapes entreprises dans ce sens?
- Ce serait plus pertinent. Certes, c’est un exercice difficile et hasardeux à entreprendre. Il me semble, du reste, que peu d’institutions et de pays concernés seraient disposés à accepter de le faire.
- Comment comparez-vous l’IDH aux OMD?
- L’IDH, tel qu’il est composé, s’avère inapproprié pour une évaluation des niveaux de performance du développement humain. C’est un avis partagé, aujourd’hui, par beaucoup d’experts dont ceux de la Commission de la statistique des Nations unies, l’instance internationale compétente dans ce domaine, et du Pnud lui-même. En revanche, les Objectifs du Millénaire pour le Développement donnent lieu à des analyses plus riches et plus ciblées. Ils offrent aussi un cadre favorable à l’évaluation des politiques publiques mises en œuvre pour les atteindre. Le rapport national sur l’état d’avancement des OMD en 2009 a donné lieu à des débats fructueux et a suscité un intérêt grandissant dans plusieurs secteurs de l’opinion publique. Il constitue un cadre plus productif en termes de sensibilisation des citoyens aux multiples enjeux du développement humain