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Paysage de l'emploi au Maroc : Recenser les obstacles à un marché du travail inclusif


Le présent rapport met en lumière les principaux enjeux et défis du marché du travail marocain. Il est le résultat de la première phase d’un programme d’études sur l’emploi mis en œuvre conjointement avec les autorités du Maroc. Il s’agit d’un diagnostic de l’emploi qui analyse les données provenant principalement des enquêtes sur la main-d’œuvre et utilise de nouvelles méthodes analytiques pour cerner les principales tendances du marché du travail. Les principaux défis recensés serviront de point de départ pour une analyse plus approfondie et la formulation de stratégies dans la prochaine phase du programme. Le rapport définit quatre priorités :
  1. accélérer la transformation structurelle pour créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité dans les secteurs à plus haute productivité ;
  2. promouvoir la formalisation et améliorer la qualité des emplois ;
  3. accroître la participation des femmes au marché du travail (PFMT) et faciliter l’accès des femmes à des emplois de meilleure qualité ;
  4. soutenir les jeunes dans leur passage des études au marché du travail et abaisser le taux élevé de chômage chez les jeunes.  

Le Maroc a fait des progrès économiques sensibles au cours des 20 dernières années, ce qui a permis d’améliorer le niveau de vie de sa population. Le revenu par habitant a doublé entre 2000 et 2019, tandis que le taux de pauvreté est tombé au tiers de son niveau de 2000. Les taux d’alphabétisation et les résultats en matière de santé se sont améliorés, de même que l’accès aux infrastructures de base comme l’approvisionnement en eau et en électricité. La productivité du travail s’est également améliorée grâce à une accumulation importante de capital public, mais le rythme se ralentit et il est possible d’améliorer considérablement l’efficacité.

Cependant, la croissance économique du Maroc n’a pas été suffisamment intensive en main d’œuvre pour absorber la population croissante en âge de travailler. La croissance du Maroc a montré une faible capacité à générer des emplois, et cette situation s’est encore aggravée après la crise financière de 2008, à l’instar des pays du sud de l’Europe. Peu d’emplois ont été créés dans le secteur industriel, ce qui a ralenti le rythme des transformations structurelles. Le pays se caractérise également par un secteur informel important, des taux d’inactivité élevés, une faible PFMT, une prédominance de services à faible valeur ajoutée et un environnement des affaires difficile, notamment pour les jeunes entreprises.

Le Maroc s’efforce d’échapper au «piège des pays à revenus moyens » ce qui l’empêche de rejoindre les rangs des pays à revenus moyens plus riches. En effet, le rapport entre le PIB moyen par habitant au Maroc et celui des autres pays à revenu moyen de la tranche inférieure, ainsi que celui des pays à revenu moyen de la tranche supérieure, a diminué depuis 2000.

Le Maroc cherche également à tirer profit d’un «dividende démographique » substantiel qui persistera jusqu’en 2040. L’augmentation de la population en âge de travailler peut être une force puissante pour la croissance économique, l’inclusion sociale et le développement. Cependant, elle exige en même temps de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour absorber la main-d’œuvre croissante. Alors que le Maroc cherche à adopter un modèle de croissance axé sur l’emploi, il est important de reconnaître que la croissance économique elle même ne se traduit pas automatiquement par une hausse de l’emploi. Le pays aura aussi besoin d’une transformation structurelle qui favorisera la création d’emplois productifs et l’inclusion de tous les groupes.

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