Extraits
L’accumulation du capital au Maroc a été marquée par trois phases :
La première phase, du lendemain de l’indépendance à la veille de l’ajustement structurel, a connu une augmentation considérable du taux d’investissement, soutenu notamment par le renchérissement des cours des phosphates sur le marché international. Le processus d’accumulation a été marqué par une tendance à la hausse du coefficient moyen du capital (stock du capital rapporté au produit intérieur brut (PIB)).
La deuxième phase, période du programme de stabilisation et de l’ajustement structurel, a accordé plus d’importance au rétablissement des équilibres financiers au détriment de la relance économique. Le taux d’investissement a été maintenu, en conséquence, à un niveau très bas, se traduisant ainsi par une quasi-stagnation de l’accumulation du capital. Le coefficient moyen du capital n’a pas connu de changement significatif en comparaison à la première phase.
La troisième phase, amorcée depuis le début de la décennie 2000, a connu un volontarisme sans précédent en matière d’accumulation du capital. Le taux d’investissement a augmenté de manière substantielle et s’est maintenu à plus de 32% par an sur les dix dernières années de cette phase, induisant un accroissement significatif du coefficient moyen du capital pour dépasser pour la première fois au Maroc le seuil de 3 fois le PIB et se situer à 3,5.
La croissance économique, qui est restée aux environs de 3,5% par an durant les décennies d’avant 2000, a connu, certes une amélioration pour atteindre 4,4% par an durant la dernière phase. Mais, elle n’était pas à la hauteur des efforts consentis en matière des investissements. Ceci signifie que le capital accumulé a été d’une faible efficacité. En effet, le coefficient marginal du capital, indicateur sur le nombre moyen d’unité d’investissement supplémentaire pour réaliser une unité de PIB, demeure élevé, de l’ordre de 7 points.
Le taux d’investissement dans le secteur des services s’est accru de manière significative pour atteindre 45% au terme de cette phase, au moment où celui des industries est resté quasi-constant, aux environs de 29% par an durant 29 cette phase, alors que celui de l’agriculture a été en fléchissement pour se situer à un niveau très faible de 7%.
Par ailleurs, l’analyse des sources de la croissance, selon l’approche de la comptabilité de la croissance, montre que l’amélioration de la croissance de la productivité du travail durant la dernière phase en comparaison avec les phases précédentes, a été induite aussi bien par le processus d’intensification capitalistique que par la productivité globale des facteurs (PGF).
L’intensification capitalistique a contribué pour 51% à la croissance de la productivité du travail (PIB par actif) et la PGF, qui renseigne sur la qualité de la combinaison des facteurs, capital et travail, utilisée dans la production nationale, pour 49% durant la période 2000-2014.Ces contributions ont été respectivement de 86% et 15% durant la première phase et de 76% et 24% durant la phase du PAS.
Au niveau sectoriel, l’amélioration de la création de la richesse durant la phase de la décennie 2000 a été portée par le secteur des services et celui de l’agriculture, le secteur des industries enregistrant, en revanche, une décélération de sa productivité du travail.
Le secteur des services a connu une amélioration de la productivité du travail portée davantage par l’intensification du capital. La PGF aurait pu avoir une meilleure contribution que celle dégagée dans cette étude, s’il y avait une combinaison des facteurs de production, capital et travail, soutenue par des créations d’emplois de bonnes qualifications.
Or, les créations d’emplois réalisées durant la période 2000-2014 dans ce secteur, comme il est susmentionné plus haut, sont globalement de faible qualification. Le secteur de l’agriculture, de son côté, aurait dégagé une amélioration de sa productivité du travail.
Ceci a été le résultat de la baisse des actifs occupés dans ce secteur plutôt que de l’intensification capitalistique. La diminution de l’emploi précaire dans l’activité agricole, attiré par les opportunités offertes par les services et le BTP, a engendré une amélioration de la PGF dans ce secteur.
Le secteur des industries, en revanche, n’a pas connu des améliorations de son intensité capitalistique et de sa PGF. La baisse du rythme d’accroissement de sa productivité du travail aurait pu être plus élevée s’il n’y avait pas la diminution de l’emploi occupé dans ce secteur durant cette période.
La période du PAS qui a contraint le pays à sacrifier l’accumulation du capital au détriment du rétablissement des équilibres macroéconomiques, est pleine d’enseignements à cet égard.
Si le Maroc devrait encore intensifier l’intensité capitalistique dans les secteurs de l’agriculture et des industries, l’effort d’investissement supplémentaire requis risquerait d’être contraint par la faiblesse de l’épargne nationale. Une faiblesse qui pourrait s’aggraver davantage si l’efficacité de l’investissement ne connaitrait pas une amélioration dans le futur.
En effet, la poursuite de l’amélioration de l’environnement institutionnel, économique et social dans le pays est de nature à assurer des meilleures conditions pour une utilisation efficiente des facteurs de production accumulés, capital et travail.
En se basant sur l’approche de la croissance endogène pour analyser les déterminants de la croissance, l’étude montre que la transformation des structures économiques au Maroc, confortée par les intensifications capitalistiques dans l’agriculture et l’industrie, tout en étant accompagnée par la poursuite de l’accumulation du capital humain et l’amélioration de la gouvernance, permettraient, à terme, des gains de croissance de plus de près de 3 points.
Une phase d’accumulation ascendante, une phase de stagnation et une dernière phase de reprise accélérée du trend d’accumulation.
La première phase, du lendemain de l’indépendance à la veille de l’ajustement structurel, a connu une augmentation considérable du taux d’investissement, soutenu notamment par le renchérissement des cours des phosphates sur le marché international. Le processus d’accumulation a été marqué par une tendance à la hausse du coefficient moyen du capital (stock du capital rapporté au produit intérieur brut (PIB)).
La deuxième phase, période du programme de stabilisation et de l’ajustement structurel, a accordé plus d’importance au rétablissement des équilibres financiers au détriment de la relance économique. Le taux d’investissement a été maintenu, en conséquence, à un niveau très bas, se traduisant ainsi par une quasi-stagnation de l’accumulation du capital. Le coefficient moyen du capital n’a pas connu de changement significatif en comparaison à la première phase.
La troisième phase, amorcée depuis le début de la décennie 2000, a connu un volontarisme sans précédent en matière d’accumulation du capital. Le taux d’investissement a augmenté de manière substantielle et s’est maintenu à plus de 32% par an sur les dix dernières années de cette phase, induisant un accroissement significatif du coefficient moyen du capital pour dépasser pour la première fois au Maroc le seuil de 3 fois le PIB et se situer à 3,5.
La croissance économique, qui est restée aux environs de 3,5% par an durant les décennies d’avant 2000, a connu, certes une amélioration pour atteindre 4,4% par an durant la dernière phase. Mais, elle n’était pas à la hauteur des efforts consentis en matière des investissements. Ceci signifie que le capital accumulé a été d’une faible efficacité. En effet, le coefficient marginal du capital, indicateur sur le nombre moyen d’unité d’investissement supplémentaire pour réaliser une unité de PIB, demeure élevé, de l’ordre de 7 points.
L’analyse de l’accumulation du capital par secteur, notamment durant la dernière phase, montre que le dynamisme d’investissement a été porté essentiellement par le secteur des services qui a bénéficié des efforts d’investissements en infrastructure réalisés par les administrations publiques.
Le taux d’investissement dans le secteur des services s’est accru de manière significative pour atteindre 45% au terme de cette phase, au moment où celui des industries est resté quasi-constant, aux environs de 29% par an durant 29 cette phase, alors que celui de l’agriculture a été en fléchissement pour se situer à un niveau très faible de 7%.
Par ailleurs, l’analyse des sources de la croissance, selon l’approche de la comptabilité de la croissance, montre que l’amélioration de la croissance de la productivité du travail durant la dernière phase en comparaison avec les phases précédentes, a été induite aussi bien par le processus d’intensification capitalistique que par la productivité globale des facteurs (PGF).
L’intensification capitalistique a contribué pour 51% à la croissance de la productivité du travail (PIB par actif) et la PGF, qui renseigne sur la qualité de la combinaison des facteurs, capital et travail, utilisée dans la production nationale, pour 49% durant la période 2000-2014.Ces contributions ont été respectivement de 86% et 15% durant la première phase et de 76% et 24% durant la phase du PAS.
Au niveau sectoriel, l’amélioration de la création de la richesse durant la phase de la décennie 2000 a été portée par le secteur des services et celui de l’agriculture, le secteur des industries enregistrant, en revanche, une décélération de sa productivité du travail.
Le secteur des services a connu une amélioration de la productivité du travail portée davantage par l’intensification du capital. La PGF aurait pu avoir une meilleure contribution que celle dégagée dans cette étude, s’il y avait une combinaison des facteurs de production, capital et travail, soutenue par des créations d’emplois de bonnes qualifications.
Or, les créations d’emplois réalisées durant la période 2000-2014 dans ce secteur, comme il est susmentionné plus haut, sont globalement de faible qualification. Le secteur de l’agriculture, de son côté, aurait dégagé une amélioration de sa productivité du travail.
Ceci a été le résultat de la baisse des actifs occupés dans ce secteur plutôt que de l’intensification capitalistique. La diminution de l’emploi précaire dans l’activité agricole, attiré par les opportunités offertes par les services et le BTP, a engendré une amélioration de la PGF dans ce secteur.
Le secteur des industries, en revanche, n’a pas connu des améliorations de son intensité capitalistique et de sa PGF. La baisse du rythme d’accroissement de sa productivité du travail aurait pu être plus élevée s’il n’y avait pas la diminution de l’emploi occupé dans ce secteur durant cette période.
De manière générale, l’analyse globale du processus d’accumulation du capital au Maroc montre que le pays n’est pas en mesure de continuer à accumuler du capital physique sans une amélioration significative de sa productivité et par conséquent de l’épargne nationale, susceptible de répondre aux besoins de financement de l’économie.
La période du PAS qui a contraint le pays à sacrifier l’accumulation du capital au détriment du rétablissement des équilibres macroéconomiques, est pleine d’enseignements à cet égard.
Si le Maroc devrait encore intensifier l’intensité capitalistique dans les secteurs de l’agriculture et des industries, l’effort d’investissement supplémentaire requis risquerait d’être contraint par la faiblesse de l’épargne nationale. Une faiblesse qui pourrait s’aggraver davantage si l’efficacité de l’investissement ne connaitrait pas une amélioration dans le futur.
Dans cette perspective, le Maroc dispose encore d’une grande marge pour améliorer sa productivité du travail s’il arrive à renforcer sa PGF de l’économie.
En effet, la poursuite de l’amélioration de l’environnement institutionnel, économique et social dans le pays est de nature à assurer des meilleures conditions pour une utilisation efficiente des facteurs de production accumulés, capital et travail.
En se basant sur l’approche de la croissance endogène pour analyser les déterminants de la croissance, l’étude montre que la transformation des structures économiques au Maroc, confortée par les intensifications capitalistiques dans l’agriculture et l’industrie, tout en étant accompagnée par la poursuite de l’accumulation du capital humain et l’amélioration de la gouvernance, permettraient, à terme, des gains de croissance de plus de près de 3 points.
Ainsi, la croissance économique potentielle du Maroc devrait se situer globalement aux environs de 8% en moyenne annuelle.