C’est le cas, en l’occurrence, de l’enquête nationale sur l’emploi qui, à partir de 2017, adopte un nouvel échantillon élargi de 60.000 à 90.000 ménages, introduit de nouvelles thématiques dans son champ d’investigation et intègre les nouvelles nomenclatures d’activités, de professions et de diplômes élaborées par le HCP sur la base des classifications internationales et adaptées à la réalité nationale en concertation avec les différentes institutions concernées.

Cette note présente (i) un rappel de la situation du marché du travail en 2017, (ii) les principales informations socio-professionnelles relatives aux différentes régions du Royaume, présentées à des niveaux de détail plus fins et élargies à d’autres dimensions telles que le travail décent et la qualité de l’emploi et, (iii) les principaux résultats portant sur les nouvelles thématiques prévues dans la réforme de l'enquête nationale sur l'emploi et qui sont en lien directe avec le marché du travail. Il s'agit en particulier de la relation entre les compétences de la main d'œuvre et les métiers exercés, de la préscolarisation des enfants âgés de 3 à 5 ans, de l’accès des femmes au marché du travail, du profil des entrepreneurs, de la couverture des systèmes de retraite et des caractéristiques des immigrants installés dans notre pays.

Outre ces thématiques, l’enquête nationale sur l’emploi a introduit d’autres questions visant à appréhender certains aspects des conditions sociales de la population marocaine particulièrement celle en âge d’activité. Ces questions portent essentiellement sur la couverture médicale, la mobilité des actifs occupés entre leurs lieux de résidence et de travail, les bassins d’emploi, l'utilisation des nouvelles technologies d'information et de communication ainsi que les noyaux familiaux. Les résultats de ces dimensions feront l’objet d’une présentation ultérieure.

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La 49ème session de la Commission Statistique des Nations Unies (CSNU) s’est tenue à New York du 2 au 9 mars 2018. Le Royaume du Maroc y a été représenté par une délégation du Haut-commissariat au Plan qui a également participé aux différents événements et réunion organisés en marge de cette session.

La CSNU, organe relevant du Conseil Economique et Social des Nations Unies,  est une instance suprême du système statistique international chargé de l’examen et l’adoption des méthodologies et normes statistiques mondiales. Elle veille ainsi sur la bonne gouvernance du système statistique international.

Les travaux de cette 49èmesession ont porté, entre autres,  sur les données et indicateurs relatifs au Programme de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, les données ouvertes, les enquêtes auprès des ménages, les systèmes d’information géographique, les big data pour la statistique officielle, les comptes nationaux et la comptabilité environnementale et économique, ainsi que sur d’autres statistiques sectorielles portant sur le travail et l'emploi, l'agriculture, les changements climatiques, la migration et les réfugiés et les incapacités, etc.

A l’issue des débats engagés, les participants se sont mis d’accord sur les développements méthodologiques à poursuivre pour les différents thèmes abordés, sur les plans de renforcement des capacités statistiques à mettre en œuvre, en particulier dans le domaine de la mesure des indicateurs des ODD et les plates formes de leur diffusion, sur la composition des groupes de travail thématiques et sur d’autres aspects organisationnels liés au fonctionnement de la commission.

Dans ce cadre, le Maroc a effectué quatre interventions lors de cette session, dont la première au nom du continent Africain sur le thème des indicateurs relatifs aux ODD, la deuxième au nom des pays de l’ESCWA (Commission Economique et Sociale des Nations Unies pour l'Asie Occidentale) sur le thème des enquêtes auprès des ménages. Les deux autres ont porté sur les comptes nationaux et les statistiques de l’agriculture.

Eu égard au niveau de développement de son appareil statistique et à sa contribution continue aux travaux de réflexion des instances internationales chargées de la statistique officielle, le Maroc a été sollicité pour rejoindre le groupe d’experts des Nations Unies sur les statistiques de la Gouvernance et celui sur le Manuel d’Organisation Statistique. Notre pays a été également identifié pour bénéficier d’un accompagnement en matière de big data à des fins statistiques et en matière d’ouverture des données, déjà engagé par le HCP conformément aux principes fondamentaux de la statistique des Nations Unies dont l’indépendance statistique constitue un axe  important.

La Commission Statistique des Nations Unies (CSNU) a créé, lors de sa quarante-sixième session de Mars 2015 le Groupe d’Experts Inter-Agences (IAEG-SDGs) pour le développement du cadre global des indicateurs pour la mesure, le suivi et l’évaluation des Objectifs de Développement Durable (ODD) et le Groupe de Haut Niveau pour le Partenariat, la Coordination et le Renforcement des Capacités dans le domaine des statistiques relatives au programme de développement durable à l’horizon 2030 (HLG-PCCB).
 
Le HLG-PCCB est composé de 22 membres représentant des Instituts Nationaux de Statistique et des observateurs relevant d’agences internationales et régionales. Le Maroc, représenté par le Haut-Commissariat au Plan, a été élu avec la Hongrie co-président du HLG-PCCB pour la période 2018-2019.
 
Ce groupe d’experts est chargé d’établir un partenariat mondial pour les données du développement durable. Il a pour principale mission d’orienter, en concertation avec les systèmes statistiques nationaux, les initiatives de renforcement de capacités vers les thématiques prioritaires à court et à long termes et à proposer des mécanismes de financement pour une répartition rationnelle et coordonnée des sources de financement.
 
Avec l’appui de la Division Statistique des Nations Unies, le HLG-PCCB dirige l’organisation du Forum Mondial des Données de l’ONU (UNWDF). Ce dernier constitue la plateforme appropriée pour réunir les décideurs, les producteurs et les utilisateurs de données, tels que les professionnels des technologies de l’information, les gestionnaires de l’information géospatiale et les experts en mégadonnées. Le Maroc, en sa qualité de co-président du HLG-PCCB, est également membre du comité de programme de la deuxième édition du UNWDF qui sera organisée à Dubai du 22 au 24 octobre 2018.
 
Le Maroc abritera, du 8 au 10 mai 2018 à Rabat, la 11ème réunion du HLG-PCCB à laquelle prendront part les membres du Groupe ainsi que des personnalités éminentes du monde de la Statistique dont le Directeur de la Division de Statistique des Nations Unies, M. Stephan Schweinfest. En marge de cet événement, le Groupe tiendra une réunion avec des bailleurs de fonds et des organisations internationales et régionales pour discuter des mécanismes de financement pour l’appui en matière de données sur le développement durable.

L’approche de la cartographie de la pauvreté multidimensionnelle consiste, quant à elle, à fournir des indices statistiques sur le dénuement social en termes de privation sur des espaces géographiques homogènes. Elle produit une base de données désagrégée à l’échelle locale la plus opérationnelle permettant d’identifier les poches de la pauvreté pour des petites zones géographiques, telles que les communes, les quartiers urbains et les douars ruraux. Il s’agit d’une approche holistique pour mieux connaitre la distribution de la pauvreté multidimensionnelle pour un niveau de désagrégation inférieur à celui typiquement considéré par les enquêtes auprès des ménages.

Ces enquêtes concernent un échantillon restreint de la population et ne permettent pas de construire des bases de données sur la pauvreté multidimensionnelle à l’échelle locale la plus fine. La représentativité de telles enquêtes se limite généralement à la région. Les indices régionaux de la pauvreté multidimensionnelle qui en découlent donnent des estimations moyennes par région, occultant la dispersion spatiale de ce phénomène à l’échelle des provinces et des communes. 

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Nous avons eu, à plusieurs reprises, l’occasion, de relever l’impératif catégorique d’une diversification du tissu productif de notre économie, afin d’améliorer, dans la durée, notre épargne intérieure, par une plus grande distribution d’emplois et de revenus et notre épargne nationale par une offre exportable plus forte et plus compétitive. Nous avions déjà, dès 2012, soulevé cette question, en soulignant, pour la première fois, et en le réitérant, depuis, à chacune des présentations de notre budget économique, que cette diversification était indispensable à un  relai par une demande extérieure d’une dimension excessive de la demande intérieure devenue le moteur de notre croissance économique. C’est en cela que nous n’avions cessé de justifier nos appels réitérés à une inflexion de notre modèle de développement que nous présentions comme étant en état d’essoufflement, voire proche de ses limites.
 
Nous avons réaffirmé l’urgence de cette même problématique dans les conclusions de notre étude sur le rendement du capital physique au Maroc et mis, dans le même but, l’accent sur la nécessité de consolider l’accumulation de l’investissement en l’orientant avec plus de volontarisme vers les secteurs productifs de notre économie. Les mêmes conclusions nous les avons réitérées au cours de nos travaux sur la mesure du capital humain ou encore dans les multiples analyses périodiques sur la situation du marché de l’emploi dans notre pays et ses effets sur la faible valorisation des ressources humaines.

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